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Choisir le bon éditeur: signes à surveiller

C’est le rêve de presque tout auteur : signer un contrat d’édition et voir son livre dans les librairies; donner des interviews; signer des piles de livres… Bref, la vie d’écrivain. Sauf que ça ne se passe pas toujours de cette façon. Pourquoi?

Principalement

  • Parce que le nombre d’auteurs ne cesse de croître.
  • Parce que 1000 « maisons d’édition » sont recensées en France par le SNE

Alors, comment être sûr qu’on signe dans une maison d’édition qui fait vraiment son boulot, qui va vraiment s’occuper du destin de votre manuscrit ?

Nous allons en examiner deux attentivement la distribution/diffusion et le nombre d’exemplaires prévu au 1er tirage.

Avant de signer quoi que ce soit avec qui que ce soit, avant même de rêver à une destinée d’écrivain à succès, jetez un œil sur le site de l’éditeur et cherchez quel est son distributeur et qui est son diffuseur.

Si cela n’est pas précisé sur son site, c’est mauvais signe. Il faudra lui poser la question et bien écouter les réponses (elles sont généralement fumeuses).

Mais tout d’abord, essayons de comprendre ce qu’est un distributeur.

Un distributeur est une entreprise spécialisée qui stocke les livres. Eh, oui, pour que votre livre soit en librairie, il faut impérativement qu’il figure physiquement quelque part, dans un entrepôt, par exemple, et qu’il soit prêt à être expédié là où on l’attend, c’est-à-dire sur un point de vente de livres.

Cette entreprise fonctionne dans les deux sens : elle expédie les ouvrages sur les lieux de vente et elle récupère les ouvrages invendus, soit pour les remettre dans le circuit, soit pour les passer au pilon. Au passage, c’est cette entreprise qui sait avec précision combien de vos livres ont été vendus. Et donc, quels droits vous sont dus.

Mais pour que le distributeur sache à qui expédier, et quel volume, il lui faut quelqu’un sur le terrain. Parce que le libraire n’est pas à l’affût des nouveautés (sauf les prix littéraires ou les quelques auteurs qu’il suit par passion personnelle ou pour ses clients). C’est le diffuseur qui place la marchandise. Voyez le diffuseur comme un super commercial, une sorte d’influenceur. Si votre livre est édité chez un de ses gros clients, il a toutes les chances de finir en bonne place dans la vitrine du libraire.

La même entreprise peut assurer les deux services, mais une chose est absolument certaine : ce n’est pas le métier de l’éditeur de distribuer et diffuser.

Alors que se passe-t-il quand l’éditeur vous annonce fièrement

  • qu’il se passe des services de la distribution et de la diffusion,
  • ou qu’il vous balance le nom d’une entreprise qui couvre le secteur d’un département ou d’une région,
  • ou qu’il vous déclare qu’il est organisé pour se passer de ce service,
  • ou que cela ne vous regarde pas,
  • ou que vous n’avez pas à vous en faire,
  • ou que les ventes se passent directement sur son site,
  • ou plus drôle encore : votre livre se trouvera dans toutes les librairies de France?

C’est vous et vous seul qui vous décarcasserez pour le vendre (via vos amis, les salons, les signatures, etc. que vous organiserez vous-même et à vos frais).

Sans distribution et diffusion, le marché du livre ne fonctionne pas. En tout cas, pas dans le circuit classique du commerce de livres.

Le nombre d’exemplaires prévus au 1er tirage.

En principe, il est dans la teinte précédente.

Si l’éditeur a un distributeur/diffuseur, cela veut dire qu’il vend des livres. Et pour vendre des livres, il faut préalablement en avoir.

En dessous de 2000 exemplaires pour le premier tirage, cela signifie que l’éditeur n’a ni la place pour stocker vos bouquins ni les moyens pour le diffuser. Cela signifie que votre éditeur ne vendra pas un seul exemplaire de votre livre. Pas un seul.

Bien entendu, l’éditeur ne vous dira pas cette simple vérité, il argumentera : pourquoi imprimer tant de livres qui risquent de finir au pilon ? Il a les moyens de réagir très vite pour fournir les livres qui lui seront commandés.

Rien que cette petite phrase vous annonce clairement que votre livre est fichu. Car ce n’est pas au libraire d’acheter, c’est à l’éditeur (par le biais de son diffuseur) de vendre.

Car, et cela est un autre aspect de la question, vous venez de céder vos droits pour quelques années (jusqu’à 10 ans. 10 années pendant lesquelles vous ne pourrez pas disposer librement de votre manuscrit), votre livre ne vous appartient plus.

Allez… courage, il y a d’autres solutions pour donner une vie décente à votre manuscrit.

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Prochain article : les folles promesses de mon « éditeur ».


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