15 followers… la honte !

Followers sur Insta, amis sur FB… qui sont donc ces gens que la plupart du temps nous ne connaissons ni d’Ève ni d’Adam ? Un chiffre au compteur ? Dans ce cas, il vaut mieux qu’il soit énorme si l’on veut donner l’impression d’être important. Quand j’ai ouvert mon compte Instagram, je croyais naïvement que ça allait décoller vite. J’avais posté la couverture de mon roman, ajouté deux-trois hashtags (#auteur, #livre, #roman), et j’ai attendu. Résultat : 15 followers.

Et pendant ce temps-là, je voyais Machin, auteur autoédité comme moi, qui affichait fièrement 25 000 abonnés. J’étais incapable de me représenter ce que ça voulait dire. Vingt-cinq mille personnes, ça fait quoi ? La foule d’un petit stade ? La moitié de ma ville natale ? Bref, un vertige.

Mon premier réflexe ? J’ai eu envie de me cacher sous ma couette avec mes 15 petits compagnons. Parce qu’à l’ère du quantitatif, tu as l’impression d’exister seulement si ton chiffre est énorme. Et ça, ça peut décourager.

Faux amis, fausse gloire

J’avais déjà vu ça sur Facebook : certains affichaient 5000 « amis ». Mais derrière ce chiffre, qu’y a-t-il sinon une collection d’inconnus qui ne sauraient même pas écrire ton prénom. Alors, est-ce que ça rend heureux ? Non. Est-ce que ça fait vendre un livre ? Encore moins.

Tu veux mille followers d’un coup ? Cela te rassurerait, calmerait ton ego ? Pas de problème, je vais te dire comment faire en deux minutes. Tu vas te rendre sur un des mille et un sites qui te proposent de t’en vendre. Googlise « acheter des followers Instagram » et fais ton marché.

Attention : il est interdit d’acheter des followers, mais il est permis d’en vendre. Va donc y comprendre quelque chose.

Oui, j’ai acheté des followers. (Je teste tout, même les bêtises, pour pouvoir vous en parler après.) Pour moins de 7 balles, je me suis payé 250 followers. Comme j’avais le choix de la formule, j’ai opté pour une entrée « naturelle », au fil des jours.

Résultat ? Deux minutes plus tard, ma petite garden-party intime s’est transformée en… rave pakistanaise. 300 followers venaient d’envahir sur mon compte. (Mince !) Je spoile à dessein : depuis cette date, je vois régulièrement entrer des groupes de 50 followers sur mon compte, que je supprime aussitôt, comme j’ai supprimé les 300 followers initiaux.

Fais gaffe ! ne choisis pas une offre à bas prix ! Les 500 followers que j’ai déjà supprimés (500 pour le prix de 250, à Marseille on appelle cela le bada) sont tous d’origine pakistanaise : ils ont entre 8 et 25 ans. On voit tout de suite que ce sont des lecteurs de Catarina Viti 😁.

👉 Conclusion : un chiffre ne veut rien dire s’il n’est pas accompagné de vraies conversations. Ce qui compte — on ne le répétera jamais trop — ce n’est pas le nombre, mais la sincérité des échanges.

Respirer, ralentir, relativiser

Alors, que faire quand on n’a « que » 15, 30 ou 50 followers ? La première chose, c’est de respirer. Ton compte Instagram est celui d’un auteur inconnu. Tu n’es pas une célébrité, tu n’as pas traversé l’Atlantique à la rame ni survécu à une morsure d’élan sur les Champs-Élysées. Tout ce que tu as, c’est ton livre, ton mug, ton chat, et peut-être une nouvelle doudoune. Et c’est déjà bien. Mais ça ne suffit pas pour électriser les foules du premier coup.

Et puis rappelle-toi : l’algorithme préfère l’interaction au chiffre. Quinze personnes qui commentent valent mille fois plus qu’une foule silencieuse. Parce qu’aux yeux d’Instagram, un compte « vivant » est un compte où ça parle, où ça réagit.

Alors, ton objectif n’est pas de gonfler ton compteur comme un ballon de baudruche, mais de trouver, petit à petit, les 3 ou 4 bonnes personnes qui vont vraiment aimer ton univers et, pourquoi pas, devenir tes ambassadeurs.

Comment s’approcher des influenceurs ?

Deux méthodes : les attirer, allez vers eux

Commence par avoir un beau feed qui te ressemble et qui parle de ton activité d’écrivain et de ton livre.

Maintenant, imagine que tu entres dans un immense supermarché sans rayons : tout est mélangé, les fruits avec les vis, les livres avec les jouets. Impossible de trouver ce que tu veux. Instagram sans hashtags, c’est ça.
Les hashtags sont les rayons. Ils permettent à ton livre inconnu de se retrouver exactement à l’endroit où les bons lecteurs vont passer.

✴️ Premier réflexe : ne cours pas derrière les #géants (#roman, #livres, #bookstagram). Ton post sera immédiatement noyé.
✴️ Deuxième réflexe : cherche des hashtags spécifiques et de taille moyenne (entre 500 et 5 000 occurrences, idéalement 800-1500 pour débuter). Exemple : plutôt que #romannoir (saturé), préfère #romannoirfrançais.

Que faire concrètement, pour ton livre :

Exister 🌱 Familiarise-toi avec les hashtags

• ✅️Liste 10 hashtags très généraux (genre #livre, #lecture, #auteur).
• ✅️Cherche ensuite leurs « cousins » plus précis (#littératurefrançaise, #romannoirfrançais, #auteurindépendant).
• ✅️Garde en tête : 5 hashtags « larges » + 5 hashtags « ciblés » = une bonne base pour exister.

Briller ✨Fais des hashtags ton terrain de jeu

• ✅️Crée ta propre petite étiquette (#nomdetonlivre ou #prénomnom). Ça ne sert pas au début pour la visibilité, mais ça constitue une empreinte : les curieux pourront retrouver toutes tes publications d’un coup.
• ✅️Explore les hashtags « voisins » : clique dessus, vois qui publie, et entre dans la conversation (like, commente, suis). Ce n’est pas un tiroir fermé : c’est un salon où on papote autour du même sujet.
• ✅️Varie tes hashtags selon le contenu : pour un extrait de ton roman noir, utilise #romannoirfrançais ; pour une photo de ton bureau, essaie #auteurfrançais ; pour une citation inspirante, teste #citationlittéraire.

Mes trucs

Tu peux mettre jusqu’à 30 hashtags par post. Ce n’est pas une obligation, mais entre 8 et 12 bien choisis, c’est l’idéal.

Tape ton idée de hashtag dans la barre de recherche Instagram : tu verras combien de posts existent. Note ce chiffre et construis ton « panier de hashtags » équilibré.

🍒 Exemple pratique avec Le Temps des Cerises

Mon roman est un roman noir, français, social, ancré dans la mémoire collective. Si je poste la couverture, voici comment je choisis mes hashtags :

1. Les hashtags trop larges (à éviter en priorité)

• #livre (27 millions de posts → noyé d’emblée)
• #roman (5 millions de posts → trop vague)
• #bookstagram (165 millions de posts → univers saturé)

👉 Si je me contente de ça, mon post disparaît en une fraction de seconde dans la masse.

2. Les hashtags « moyens » (parfaits pour un auteur inconnu)

• #romannoirfrançais (~1 200 posts)
• #romannoirsocial (~850 posts)
• #auteurindépendant (~3 000 posts)
• #lecturesnoires (~2 500 posts)
• # littératurefrançaise (~4 000 posts)

👉 Ici, je suis dans une communauté plus réduite, donc j’ai une chance réelle d’apparaître et d’être vu.

3. Les hashtags personnalisés (empreinte d’auteur)

• #letempsdescerises (mon étiquette unique, que je mets systématiquement)
• #catarinaviti (auteur, pour que les lecteurs retrouvent tout mon contenu d’un coup)

👉 Résultat final :
Si je poste la couverture, je mélange 10-12 hashtags comme ceci :

# romannoirfrançais #romannoirsocial #auteurindépendant #lecturesnoires #littératurefrançaise #auteurefrançaise #lecteursdepolars # noirfrançais #letempsdescerises #catarinaviti

Et bien entendu systématiquement : #monbestlibraire

C’est à la fois ciblé, lisible et cohérent.

✅ Nouvelle check-list avant le prochain épisode

• ✅️J’ai publié un contenu qui reflète mon univers d’auteur (pas juste une promo déguisée).
• ✅️J’ai repéré au moins 5 hashtags moyens (500–5000 occurrences) qui correspondent à mon livre.
• ✅️J’ai utilisé ces hashtags pour découvrir 3 comptes pertinents (lecteurs, auteurs, chroniqueurs).
• ✅️J’ai commenté au moins une publication de chacun de ces comptes.

Pense à télécharger ton PDF

Et à très vite, dans 4 jours, pour envisager la manière de partager ses émotions sur Instagram