Comment donner de l’envergure à votre écriture

Quand un texte s’élève, il emporte avec lui son lecteur. Pourtant, dans le vaste paysage de l’autoédition, il est fréquent de constater que beaucoup d’œuvres restent clouées au sol, incapables de prendre leur envol. Ce qui leur manque souvent, c’est une qualité essentielle : l’envergure.

Ce quelque chose en plus qui n’est pas toujours au rendez-vous.

L’autoédition est un terrain fertile, un lieu où des milliers d’auteurs donnent vie à des histoires riches de potentiel. Mais ce potentiel est parfois gâché par une vision étriquée du récit, une ambition narrative qui reste timide ou limitée. Cela peut se manifester par des intrigues trop simples, des personnages insuffisamment développés ou des thématiques qui peinent à résonner au-delà de leur contexte immédiat.

Manquer d’envergure ne signifie pas que le texte est dépourvu de mérite. Cela signifie simplement qu’il n’atteint pas la profondeur, l’impact ou l’universalité qui pourraient le rendre mémorable.

Qu’entend-on par « envergure » ?

L’envergure, c’est la capacité d’un texte à dépasser ses limites apparentes. C’est une combinaison d’ambition thématique, de richesse narrative et d’une résonance émotionnelle qui touche le lecteur en profondeur. Un texte doté d’envergure n’est pas nécessairement long ou complexe. Il est ample, dans le sens où il ouvre des perspectives, fait résonner des idées universelles et invite à une réflexion qui dépasse les événements racontés.

• Narrative : Une intrigue qui dépasse l’anecdotique et explore des enjeux plus larges.
• Thématique : Des sujets qui, même simples, s’inscrivent dans une réflexion universelle.
• Émotionnelle : Une capacité à toucher, surprendre, émouvoir ou interpeller profondément.

Des exemples inspirants

Prenons une intrigue ordinaire : une querelle familiale. Elle peut rester limitée à un drame domestique ou devenir une fresque universelle comme Les Buddenbrook de Thomas Mann, qui transcende le récit individuel pour raconter la décadence d’une classe sociale.

Un autre exemple : une quête personnelle. Chez un auteur novice, elle pourrait se réduire à une histoire introspective, tandis que chez un maître comme Albert Camus, elle devient une exploration de l’absurde et du sens de la vie dans L’Étranger.

Ces exemples montrent qu’il ne s’agit pas de « faire grand » mais de « penser large ».

L’envergure est une question de perspective, d’ambition et de traitement.

Comment cultiver l’envergure dans son écriture ?

1. Revisiter ses intentions : En relisant votre manuscrit, posez-vous ces questions : Que raconte réellement mon histoire ? Quelles émotions, réflexions ou résonances universelles veut-elle susciter ?
2. Enrichir les thématiques : Essayez d’inscrire vos sujets dans une réflexion plus vaste. Une simple histoire d’amour peut devenir une méditation sur le temps, la mémoire ou la condition humaine. Et si la même histoire d’amour est reliée à un événement historique, elle parlera encore plus aux lecteurs.
3. Développer les personnages : Des personnages bien construits, avec des motivations complexes et des dilemmes profonds, donnent de l’épaisseur au récit. Faites venir vos personnages de milieux complexes, donnez-leur de la profondeur en leur imaginant un passé inattendu.
4. Lire avec un œil critique : Immergez-vous dans des œuvres d’envergure pour comprendre comment ces auteurs ont élargi leur horizon narratif. Inspirez-vous de leurs techniques, mais adaptez-les à votre style et vos intentions.
5. Accepter de réécrire : Parfois, l’envergure naît dans la révision. Osez repenser certaines scènes, enrichir les dialogues, approfondir les descriptions.
6. Interroger la Sibylle Littéraire : avec ses Lames relatives au Thèmes Clés, aux Influences, aux Style et au Feu Créatif, et ses 40 cartes, la Sibylle Littéraire peut être une façon curieuse de trouver mille et unes façons de donner de l’envergure à son histoire.

Une ambition accessible à tous les auteurs

L’envergure n’est pas un privilège réservé aux grands auteurs ou aux récits complexes. Elle est une ambition accessible à tout écrivain prêt à réfléchir en profondeur sur son récit et à dépasser ses premières intentions. Cultiver cette qualité, c’est offrir à vos lecteurs une expérience littéraire inoubliable, une invitation à explorer des mondes riches et à penser autrement.

Alors, prenez votre envol. Votre plume est plus vaste qu’elle ne le croit.

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